C’est une question qu’on me pose souvent : la scolarisation des tout petits. Les arguments sont souvent les mêmes. Ils sont petits quand même, non ? Le rythme n’est pas trop soutenu pour eux ? Ils ne sont pas trop fatigués le soir ? Et tous ces microbes pour des grands prématurés ça n’est pas dangereux ? Tout ça sur un ton qui fleure bon plus le reproche et la critique que le vrai questionnement.
Nous avons déjà eu une expérience un peu particulière avec Le Petit. En juin 2014, nous l’avons inscrit à l’école pour qu’il puisse intégrer une classe en janvier 2015 si une place était disponible. Et nous avons eu la surprise que Xavier le directeur prenne la décision de le scolariser dès septembre. Il a pris cette décision pour plusieurs raisons. Le Petit est né début janvier, ce qui ne fait pas une grande différence avec les enfants de la fin de l’année. Et il manifestait un réel intérêt pour l’école qu’il fréquentait régulièrement pour aller déposer et chercher son grand frère. L’expérience a été très positive pour lui. Sa maîtresse le décrivait comme un élève moteur dans sa classe. Il a intégré cette année une classe de petits-moyens. Il fait la sieste avec les petits, mais il fait aussi souvent les activités des moyens. Ce double niveau lui permet d’être totalement à l’aise.
Notre nouvelle école accueille aussi des tout petits. Si nous n’avions pas quitté notre ancienne vie, la question ne se serait pas posée. Les Minis seraient restés une année de plus à la crèche. Mais il était de plus en plus difficile de les faire ressortir des classes de leurs grands frères qu’ils accompagnaient chaque matin à l’école. Puisque c’était possible, nous avons décidé de les scolariser. Il leur a fallu un peu de temps pour s’adapter, d’autant que la patience n’est pas vraiment la qualité première de l’ATSEM de leur classe. Elle préfère la culture de baobab… Mais ce charmeur de Monsieur Mini l’a séduite et mise dans sa poche rapidement.
Les Minis ont passé une bonne année. Ils ont mangé à la cantine, été certains matins et certains soirs à la garderie. Ils ont chanté, dansé, écrit, joué. Ils ont peint, collé, découpé. Ils se sont amusés, disputés, réconciliés. Ils ne pensent qu’à une chose désormais, aller dans la classe du fond (la classe actuelle du Petit). Ils jouent régulièrement à la maîtresse. Ils sont fiers de nous raconter leur journée en regardant ensemble le blog de la classe.
Les Minis ont été moins malades que l’an dernier dans l’ensemble et n’ont manqué que quelques jours chacun à cause des différents virus qui ont squatté le quartier. Nous avons tout de même été faire quelques aérosols le midi, juste avant ou juste après la cantine.
Bien sûr ce sont des conditions bien particulières. Je ne dirais pas oui à la scolarisation de tous les enfants de moins de trois ans. Mes Mini monstres sont les derniers de la fratrie. En cela, ils sont stimulés par leurs frères. Et c’était très rassurant pour eux de fréquenter la même école qu’eux. D’autre part c’est une petite école à taille humaine. Tout le monde s’y connaît. Une attention particulière est portée aux plus petits.
Il appartient à chacun de faire son choix. Je ne regrette pas le mien, mais c’est mon avis personnel. Et comme dirait un célèbre philosophe : « On n’est pas obligés d’être d’accord ».