À peine rentrés à la maison, les visites de l’H.A.D. se mettent en place. Nous sommes anxieux. Serons nous capables de nous occuper seuls de nos Minis ? Nous n’avons aucun recul face à cette situation nouvelle. Et très rapidement, quelque chose nous inquiète. Nous avons quitté l’hôpital vendredi après midi. C’était il y a trois jours. Monsieur Mini ne boit plus. Il semble très fatigué. Est-ce retour à la maison qui l’a épuisé ? Sommes-nous en train de nous imaginer des choses ? Suivant les conseils de Chloé, nous décidons d’aller aux urgences. Et au moment d’installer Monsieur Mini dans son cosy, la terre s’arrête de tourner. Il est tout bleu. Il ne respire plus. « Appelle le S.A.M.U. !!! »
J’en perds mon latin secourisme. Heureusement que Le Papa est là ! En attendant les secours, l’interne de néonat me tient par la main au téléphone. Je suis perdue. Paniquée. Je n’ai pas tissé les même liens avec lui qu’avec Chloé, mais ce lundi, il m’empêche de sombrer. En attendant les secours, Le Papa réanime Monsieur Mini. Les pompiers arrivent vite, suivis de près par le SAMU. Tout se passe dans la précipitation. Je ne comprends rien. Retour à la case départ : Réanimation néonatale. La seule chose qui me rassure : le Docteur Sophie est là. Pour le reste, c’est l’inquiétude. Il y a un problème, c’est sur. Il est fébrile. Mais personne ne comprend encore d’où il vient. Nouveaux gros malaises devant l’équipe médicale (certains au début semblaient douter de ce qui avait pu se passer à la maison). Nouvelle perfusion, antibiotiques, oxygène, transfusion… Pas d’amélioration. Nouveau transfert, mais cette fois-ci en réanimation. La réa des grands !
Du point rouge +3, on passe au point jaune -3. Juste en face des urgences. Plus aucun repère. Plus aucun visage familier. Une grande chambre froide. Et toujours aucune réponse. Personne ne comprend ce qui se passe. Alors en désespoir de cause, les médecins essaient de viser large avec tout un tas d’antibiotiques, dans l’espoir que l’un d’eux fasse effet. Notre bébé est au plus mal, il souffre tellement qu’il arrête de respirer à plusieurs reprises. On lui installe un nouvel appareil pour maintenir sa saturation en oxygène à un taux acceptable : la VNI. La machine s’adapte en fonction des variations indiquées par le capteur. C’est une installation bruyante. Et notre bébé a le visage tout gonflé. Il perd du poids. Il n’est plus que l’ombre de lui même. Nous nous attendons au pire.
Les jours passent. Au début ils se ressemblent. Puis les Analyses indiquent que le CRP commence à redescendre. Un sursaut d’orgueil ? Je ne sais pas. Mais l’état de Monsieur Mini commence tout doucement à s’améliorer. Les antalgiques le soulagent. Après plusieurs jours au plus mal, il semble vouloir remonter la pente. C’est le moment de remonter au +3. Cette fois-ci, direction les soins intensifs. C’est une nouvelle chambre, mais le service nous est familier. Monsieur Mini souffre de moins en moins, mais il a de plus en plus faim. Alors il passe son temps à crier. C’est plutôt encourageant. L’heure du retour de la sonde gastrique est arrivé. Avec un nouveau lait. Un lait qui pue spécial pour les bébés souffrant d’entéropathies. Peut-être que sa réaction était la conséquence d’une allergie. Il faut prendre toutes les précautions possibles. Et c’est reparti pour des petites doses qui augmenteront au fil du temps. L’estomac doit se remettre en route doucement. Il ne faut pas le brusquer. À force de crier famine, Monsieur Mini s’est forgé une voix de petit chat. Il devient le chaton du service. Il nous arrive encore de l’appeler ainsi tellement ça a duré. Il miaulera encore bien longtemps après sa guérison.
L’heure du retour à la maison arrive. Définitif cette fois-ci. (Notre chaton n’a plus fait de grosse bêtise depuis. Mademoiselle Mini s’est chargée de prendre le relais.) L’organisation pendant la première hospitalisation a été compliquée. Mais cette fois-ci, avec Le Grand et Le Petit à la crèche, Mademoiselle Mini en HAD et Monsieur Mini à l’hôpital, le défi se corse. Les visites à l’hôpital sont écourtées et moins nombreuses. Il n’est pas question de ramener notre princesse ici. La seule fois où elle fera le voyage, ce sera pour venir chercher son petit frère (Oui, on peut dire petit frère. Elle a 4 minutes d’avance sur la ligne d’arrivée tout de même !) Elle ne franchira pas la porte du service, mais les infirmières viendront lui dire bonjour. Les visites de courtoisie sont agréables pour tout le monde.
Ce soir là, nous sommes de nouveau 6 à la maison.